Ci-dessus : votre bien dévoué, sur les traces de Tino Rossi et de ses 78 tours, à la PHONOGALERIE, au 10, rue Lallier, à Paris (Métro Pigalle), lieu unique dans Paris, submergé de trésors, que notre cher ami Jalal Aro déniche partout dans le monde !
Photographies © C. R-V. - 16 octobre 2021
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Étant né avant la disparition de Tino Rossi, j'ai découvert l'artiste comme tous les enfants d'alors par le sempiternel Petit papa Noël annuel, chanson qui a participé à sa richesse et à sa pérennité. À la maison, nous n'écoutions pas Tino Rossi, et nous n'avions aucun disque de lui.
Je me souviens bien de M. Rossi en 1983, avant son décès, pour l'avoir vu à la télévision aux actualités quelques mois avant sa disparition, il avait très mauvaise mine, et peu après, la triste nouvelle fut annoncée...
Puis, j'ai assez vite oublié Tino. Il est vrai qu'en ces années huitante, j'étais plutôt orienté New-Wave britannique comme Duran-Duran, Dépêche-Mode, Howard Jones, Tears for Fears, etc...
Quelques années ont passé, et en 1989, une dame d'un certain âge à l'époque, Madame Paulette Baronti, lorsque je lui ai dit que je possédais le phonographe-valise de mon grand'père maternel, me promit le 78 tours de Petit papa Noël, assez difficile à trouver avant l'arrivée d'internet et des plateformes d'échanges.
De mois en mois, elle ne le retrouva jamais, mais pour se faire pardonner, m'offrit en compensation un 33 tours contenant la célèbre chanson... Ce 33 tours était l'un des trois disques composant le coffret de ses 40 titres d'or édité en fin 1972.
Lorsque j'écoutai le disque, en fait, je ne fus pas du tout conquis par la chanson, et encore moins par les chansons les plus anciennes : je trouvais sa voix moche. Par contre, ses chansons les plus récentes, de 1963 à 1971, je les trouvais excellentes, j'aimais la voix de Tino, la qualité des orchestrations... Et je trouvais notamment l'interprétation de ce standard américain Till, adapté en Le monde et notre amour, tout simplement magistrale, sans que je m'en explique trop pourquoi. Me voici donc ferré avec un titre enregistré en 1971...
Je ne comprendrai que 15 années plus tard le pourquoi de mon refus initial vis-à-vis des chansons de Tino jeune... La raison en était purement technique. En effet, les anciennes chansons de Tino Rossi sont enregistrées à l'origine sur supports 78 tours. Or, le 33 tours qui m'avait été offert ne pouvait comporter que des repiquages de disques plus anciens, dont ensuite le spectre de fréquences et les harmoniques avaient été dégradés, tronçonnés, limités, comprimés, stérilisés bref... La voix de Tino Rossi ainsi que les orchestrations avaient été purement et simplement saccagées et il n'en ressortait plus aucune vie...
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Vient l'année 1993 et mon départ pour la Corse, sur la Base Aérienne 126 de Ventiseri-Solenzara, où j'accomplis mon service militaire dans les Moyens Techniques, en tant qu’Électronicien supérieur, Classe 93/04, où je réétalonne les appareils de mesure servant à leur tour à étalonner et à contrôler les avions de combat de la base.
Sur cette base, je me souviens des appelés Corses qui étaient surpris que j'apprécie Tino Rossi en tant que chanteur. Ce qui m'étonnait en retour c'est que la plupart d'entre eux l'appréciaient, mais plus en tant que personnalité ayant fait rayonner la Corse dans le monde qu'en tant que chanteur même.
Je découvrirai d'ailleurs plus tard que finalement, l'artiste Tino Rossi frappait proportionnellement d'autant plus les esprits au fur-et-à-mesure que l'on remontait vers le nord de la France et même encore plus au nord, notamment en Belgique...
En 1995, je cherche à m'acheter l'intégrale de Tino Rossi en CD, comme je l'ai fait pour Serge Gainsbourg, car à cette époque, l'on ne jure plus que par les CD, et je m'aperçois qu'une telle intégrale n'existe pas. Il n'existe qu'un lot de 2 coffrets de CD très incomplets, qui ne couvrent pas la moitié de sa carrière... Je me dis que d'ici quelques années, l'intégrale sortira... Et je patiente... Mais elle ne sortira jamais...
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En 2001, alors que je suis en promenade aux puces de la Porte de Vanves, je vois quelques 33 tours des années 1970 en parfait état. Le vendeur en demande 5 francs par disques... Je les achète.
De retour chez moi, je les écoute, et je suis conquis. Les semaines passent, et sur un des 33 tours, La vie commence à 60 ans, je découvre l'adresse du président du Club Tino Rossi, M. René Guihuit.
Je me dis que vu l'année du 33 tours, 1979, vu l'âge possible du président... Mais une rapide vérification sur l'annuaire par Minitel me détrompe ! Je prends la décision de lui écrire une lettre en Avril 2001 me présentant et lui demandant si le Club Tino Rossi existe toujours...
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Recevant réponse de M. René Guihuit en Mai 2001, le Club existe toujours, c'est M. Maurice Bazinet qui a pris la suite en tant que nouveau président depuis Mai 2000... J'adhère au club...
Je reçois mon premier bulletin d'adhérent (n°52 Mai-Juin 2001) que je consulte et je lis la rubrique des petites annonces... J'y découvre un collectionneur qui recherche certains 33 tours assez peu courants, dont j'ai trouvé des stocks d'invendus neufs à Paris, 14, rue Fauvet, chez M. Pierre Souplet, un grossiste qui liquide des stocks provenant de CBS et EMI dans son magasin Discophilie (il est le frère de Jean-Jacques Souplet, Directeur Artistique chez CBS, puis EMI et collaborera sur les derniers disques de Tino Rossi... Le monde est petit !).
Je prends contact avec ce tinorossiste, très sympathique, M. Roger PASCAL. Je lui achète les disques que je lui expédie, il me les rembourse... Nous nous rencontrerons en vrai lors de ma première réunion au Club à Paris le 20 octobre 2001, à l’École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers qui héberge nos réunions semestrielles.
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Je découvre rapidement, une fois au club, l'immensité, pour ne pas dire l'énormité, de la carrière de Tino Rossi. La multiplicité des supports utilisés du 78 tours jusqu'au CD audio, en passant par les cassettes audio et même les cartouches 8 pistes, le nombre de titres enregistrés, de disques commercialisés...
Je commence ma collection de 33 tours, de 45 tours... Je décide de me limiter à ces supports et de ne pas acheter de 78 tours... Trop nombreux (plus de 250 différents) trop anciens, trop difficiles à trouver à l'état neuf...
Mais en 2003, j'achète quand même mes premiers 78 tours car j'en trouve quelques-uns de neufs aux Puces de Vanves à une somme modique... Lorsque j'écoute de retour chez moi ces 78 tours d'origine, neufs, je découvre la pureté de la voix de Tino des premières années... Elle n'a rien à voir avec la voix des repiquages que l'on trouve sur les 33 tours et les CD...
Je me rends à l'évidence que pour retrouver la voix de Tino Rossi des débuts de sa carrière, je dois me résoudre à rechercher les 78 tours dans le meilleur état possible...
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Tout d'abord je me concentre sur les disques 33, 45 et 78 tours de l'artiste, qui sont, tout de même les plus importants supports à posséder, pour écouter toutes ses chansons... Les années passent. J'étoffe ma collection par les sites d'enchères de l'époque : iBazar, eBay... Et de petites annonces avec leboncoin...
Mais même avec ces sites internet dynamiques qui permettent de trouver et d'acquérir facilement des articles n'importe où en France ou dans le monde, les choses n'avancent qu'à vitesse moyenne...
Mais, sans l'avoir recherché, à partir des années 2010, il se passe que certains collectionneurs disparaissent... Je me retrouve, par bouche-à-oreille ou par annonce publique, à racheter notamment plusieurs collections provenant de collectionneurs de disques, de tinorossistes indépendants (Louis-Jacques Derobert-Masure, René Sauviat, Didier Mangenot), de tinorossistes du club (Edmond Chiarinelli, René Paubel, Georges Bruneau, Bernard Chertier, Marcel Peltier, Annie Martin, René Cokaïko, Georges Pion, Bernard Sauvadet, Gérard Wirtz-Risse, Claude Poiret, Éliane Nicolas), d'un administrateur du Club (Jean Pichon), de deux anciens Présidents du Club sur les quatre derniers (Michel Vandrôme et Maurice Bazinet), d'héritiers d'anciens professionnels de chez Emi/Columbia (Joseph Teillet, Gérard Trimbach), d'écrivains (Carlos Leresche, Emmanuel Bonini) et d'un manager d'artistes (André Bernard)...
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Site en Sélection du mois Pages-Perso Orange - Mars & Avril 2020.
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En quelques années, je me retrouve donc avec une belle collection relative à Tino Rossi composée de toutes sortes d'articles, de documents de toute nature, couvrant l'étendue de sa carrière de 51 années.
J'aurais pu, comme tant d'autres collectionneurs, dont certains que je connais(sais), me contenter de posséder, d’accumuler jalousement toutes sortes de choses uniquement pour moi... De ne jamais les montrer...
En Août 2017, une série d'incidents sur la page consacrée à Tino Rossi d'une célèbre encyclopédie gratuite sur internet me convainc de créer un site internet destiné à contribuer modestement à la mémoire de Tino Rossi, en l'absence de Site Tino Rossi Officiel. Cela permet en outre de compenser toutes les banalités et autres erreurs considérables que l'on puisse lire ailleurs, en l'enrichissant progressivement de documents, récits et anecdotes dont nous soyons détenteurs, pour ainsi les partager vers toutes celles et tous ceux restés fidèles à la mémoire de celui qui fut tout simplement le plus grand chanteur français.
C'est le fruit de ce travail, de ces recherches, de ces trouvailles que je partage depuis le 4 janvier 2018 ici même... Le site internet s'enrichit progressivement au fur-et-à-mesure de temps suffisant pour publier...
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L’amélioration continue du site Tino Rossi d’année en année, a un coût. Acquérir des lots, des collections et des pièces rares revient cher, chaque année.
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© Claude Rizzo-Vignaud, Paris. Site créé le 4 janvier 2018.